Françoise's story

Je suis née à Namur, une jolie petite ville mosane, où, comme dans tout le sud de la Belgique, on parle le français. A peine mariée, je suis partie au Minnesota avec mon mari, qui allait y faire un PhD en agronomie. Trois jours après notre arrivée, une école privée de filles à Minneapolis, Northrop Collegiate School, m’a proposé de remplacer un professeur de français accidenté.

Une chose est de parler parfaitement sa langue natale, une autre est de l’enseigner ! J’ai tout appris de mes collègues américaines qui se sont fait un devoir de guider leur toute nouvelle suppléante dans le dédale des techniques pédagogiques de l’apprentissage des langues. Pour moi, cette découverte était doublée d’un immense plaisir qui m’a toujours suivi au cours de ma vie d’enseignante : celui de partager la beauté de ma langue et mon amour de sa littérature (à l’Université de Louvain en Belgique, j’avais fait une licence en Histoire Ancienne --Grecs et Romains, grec et latin, pas tout à fait la même direction !)

C’est ainsi qu’a commencé ma carrière de professeur de français. J’ai été alors engagée à temps plein dans cette école privée qui, au cours des ans, a fusionné avec Blake, l’école des garçons, pour devenir The Blake Schools. Un passage de sept ans au Maroc, (dus au travail professionnel de mon mari), a élargi mon expérience en enseignant le français à l’École Américaine de Rabat, aux enfants de l’école primaire et du jardin d’enfants. De retour aux Etats-Unis, une position mi-temps à Blake Schools m’a permis de faire en même temps des études pour l’obtention d’un PhD au département de Français de l’Université du Minnesota. Une fois le diplôme obtenu, j’ai commencé par des remplacements temporaires à Macalester College, Carleton College et Hamline University pour être finalement engagée à plein temps à Macalester pendant 15 ans jusqu’à la retraite.

Je n’ai jamais rien regretté. Toutes les étapes du parcours ont été des moments intenses qui ont affiné mon apprentissage et, avec le soutien de tous les collègues que j’ai connus, ont animé le désir d’en faire toujours plus, toujours mieux. Car les échanges entre collègues, le soutien actif des associations comme l’AATF, la participation au Grand Concours et à notre concours oral A Vous La Parole, l’existence de conférences, colloques et ateliers, ressuscitent et maintiennent l’imagination et l’enthousiasme.

Maintenant, éditrice de nos Reflets de l’Etoile du Nord depuis 2001, membre du conseil de notre AATF Minnesota et, à l’occasion, juge pour A Vous La Parole, je peux continuer à apprécier, à travers les autres, les activités, les efforts et les succès de notre grande famille d’enseignants de la langue française. Quel plaisir !

Bravo, à tous et à toutes !